Je roule bien, les kilomètres s'empilent, mais au niveau de l'organisation, les nouvelles sont un peu déprimantes. Je vous le donne en mille, sans tergiverser.
Je n'ai pas vu Miette depuis Genève, lui qui se trouve toujours deux ou trois cent kilomètres derrière moi, aux dernières nouvelles à Zurich. Je suis maintenant sans nouvelles depuis dix jours du groupe des Normands, roulant en parallèle sur le versant Nord des Alpes. Nous devions nous rejoindre vers ici, mais je ne sais ce qu'il advient d'eux. Gégé a roulé comme une fusée, nous a dépassés, puis a écourté son tour, faute d'argent ; le voilà de retour à la maison.
Quant à Joe, mon partenaire de départ, il vient de recevoir une offre pour exposer ses tableaux en Italie en juin, offre qu'il ne peut pas refuser. Il ne se joindra donc à « nous » qu'en juillet (s'il finit par venir tout court). Conséquence malheureuse, en son absence, sa famille renie sa promesse de nous accueillir, ce qui fait que je me retrouve gros jean comme devant à Munich sans contacts ni plans de sauvetage. J'ai un contrat de traduction à réaliser et je vais tenter par tous les moyens de me poser malgré tout quelque part pour une semaine, ce qui me permettra à tout le moins de poursuivre le projet, même si je devais rouler tout seul au cours des prochains mois.
Les difficultés de connexion et le nombre plus que restreint de participants
réels ont également mis du plomb dans l'aile de notre projet radio. Je continue à enregistrer des extraits régulièrement et je devrais bientôt consacrer quelques jours aux quatre premières émissions, mais la formule originale subira des modifications majeures, puisqu'il n'y a plus qu'une tête mobile (la mienne) et une tête statique (celle d'Henri) actives pour l'instant.
Voilà donc les nouvelles de l'expédition. Il y a loin de la coupe aux lèvres, je dirais, et c'est joli de rêver, encore faut-il poser les gestes qui vont avec. Je sais que je le fais, quotidiennement, et je sais que je reviendrai dans le Languedoc transformé à jamais. Chiche.