Je n'ai jamais réussi à me reposer à Constanta. L'auberge était pleine de dingues qui mangeaient toute la journée. Une famille d'ogres ! Ils commençaient aux omelettes vers 6h le matin et grignotaient dix repas par jour, culminant avec les grillades au BBQ vers 22h. Ils avaient réservé les neuf dixièmes de l'auberge et faisaient jouer leurs télés et leurs radios toute la journée sur des postes différents. Il faisait chaud et la fumée du charbon et les effluves de viandes craquant dans la flamme ont fini par me rendre dingue. Se promener dans Constanta était stressant, à vélo et à pied. Les voitures, les louches, la misère, la richesse… Quant aux plages, il faut y payer sa place, à moins qu'on accepte de sécher comme un jerky en plein soleil. Pas trop de détente le jour, donc, dans cette ville bruyante, brûlante, branlante, braillante et bétonnée. Le soir, vers une heure, les colocs de mon dortoir faisaient leur apparition, parlant comme en plein jour, déplaçant des objets lourds, trinquant. Puis ils allumaient la télé ! Parfois jusqu'à cinq heures du matin. Alors je dormais à poings fermés pendant soixante minutes, avant que la famille des ogres ne reprenne son programme de suicide par le gras. Une seule nuit j'ai pu me reposer vraiment, parce qu'une Roumaine sympa qui n'en pouvait plus de cet endroit m'a légué sa chambre payée d'avance.
C'est vraiment en arrivant à L'viv que je me suis rendu compte à quel point j'étais fatigué. Pas physiquement, mais dans ma tête. Alors j'ai décidé de profiter du fait qu'il semble possible de faire le vide ici et j'ai pris un lit dans un dortoir pour 4 soirs. Demain je travaille (encore) sur la Gaxuxa. Aujourd'hui je m'attaque à ma montagne de courriels (150+). Je termine aussi un texte sur les deux jours de transit Ivano-L'viv. Voilà.
Après, Pologne, forêts, retour…
1 commentaires:
Repose-toi bien Vik. Tu rencontreras d'autres anges sur ta route.
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