Dans l'ascenseur du gros bloc de béton à l'entrée de Constanta, le chiffre 8 avait été buriné dans le mauvais sens, ce qui lui donnait l'air du symbole représentant l'infini. Chaque fois que je montais au septième, chez mon hôte, j'appuyais également sur le 8. En me disant qu'une de ces fois, je monterais jusqu'à l'étage infini, juste pour voir.
Sinon… Pour les balades à vélo… Sept étages à monter et descendre par les escaliers avec la Gaxuxa sur l'épaule. Un peu pénible. Pour des raisons, j'ai déménagé mes pénates à l'auberge de jeunesse locale. Hyper sympa. Par contre, pour y aller, faut traverser les rues malades infestées de psychopathomobiles. Failli y passer 4 fois. Sur le trottoir, d'immenses tas de chair, bedaine à l'air et gras coulant de la tête, rient en me pointant du doigt.
— Trouvez ça drôle ?
— Da ! Verry funny.
J'ai le pneu arrière mou. J'arrête au garage. Un type m'engueule, un autre tout souriant s'adresse à moi en anglais et m'entraîne vers l'arrière. Il a l'habitude, il dit. Je dis :
— Presta valve. Il dit :
— No problem.
— PRESTA VALVE.
— Yes.
Il tire un long tube et s'assoit par terre devant la Basque. Il branche son long tuyau. Tout l'air sort de mon pneu. Il n'arrive pas à arrimer son embout.
— What'z that?
— Presta valve.
— Pffff…
— Molto messs…
Je regonfle à la main à partir de zéro. Uhmmm…
Je demande mon chemin aux passants. La moitié me fixent sans me voir et passent tout droit. Mauvaise journée, asti. Je passe finalement dans le quartier cible. On m'a prévenu, c'est bourré de gypsies. Ils vont voler mon vélo, m'attaquer, me déshabiller, etc. M'y voici. Je cherche le nom des rues, qui n'est pas affiché. Une dame sort de chez elle, puis deux, puis cinq. Elles confèrent, babillent, m'interrogent, rediscutent. Finissent par atteindre un consensus sur les directions à me donner. En trois minutes, je suis arrivé à destination. Bénies soient les gypsies, bordel !
Internet est fragile, ici, mais pour l'instant, ça marche.
Je suis au frais pour quelques jours, pas de vélo, pas de camping, tranquille.
Certains seront bien contents de le savoir, mon petit Gégé est disparu au cours des derniers jours.
Pour moi, c'est une mauvaise nouvelle, parce que la navigation satellite m'a très très souvent sauvé la journée, la semaine, ou même la vie et je n'ai pas de quoi remplacer pour l'instant. Le matériel disparaît à un rythme alarmant. Bof. Je suis tombé l'autre jour, et Ivan le vieux sage a dit :
— Any bike incident you can walk away from is OK.
J'ai mis ça dans ma pipe et je l'ai fumé.
Je le fume encore.
mercredi 15 juillet 2009
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2 commentaires:
Semblerait que j'aie eu affaire à des pros. Un jour il est dans ma sacoche de guidon, le lendemain, il n'y est plus. Un vrai chef-d'oeuvre. Z'auraient pu prendre le porte-feuille (vide) ou la caméra (pleine), mais ça a été Gégé et… bizarrement, un petit étui d'outils de vélo qui valait presque rien. Par contre, le GPS, avec les cartes (irrécupérables), argh, ça fait maaaaaal.
:0(
J'ai tchoppé une colonne, Rwa (elle est juste en dormance). On devait être 300 cyclos à animer ce site en tous les sens, mais là… bon. Je vais changer quelques trucs au fur et à mzure.
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