dimanche 19 juillet 2009

Prisonniers de la riviera roumaine

Les plans initiaux, il faut le reconnaître, sont à l'eau. Les chemins de terre qui relient le Delta à l'Ukraine, du moins ceux qui existaient encore la semaine dernière, ont étés emportés ou rendus dangereux par les inondations. En contournant le delta, on se retrouve à passer deux fois en Moldavie, ce qui implique un visa coûtant 50€ si on est chanceux et deux visas avec un peu de malchance (ou des officiels grincheux). J'ai tenté en vain de trouver un passage de Tulcea ou de Sulina en bateau la semaine dernière. Le ferry n'opère pas en 2009 et reprendra ses activités en 2011. Le catamaran a fait faillite. Un nouveau navire couvrira cet itinéraire à compter de… septembre. L'autobus a été annulé. Le train ne relie pas Constanta à Odessa ; on doit retourner à la capitale Bucarest et prendre un « express » qui refuse les vélos. Il y a des vaisseaux de croisière, très gentils et confortables, qui acceptent de m'emmener à Odessa pour 900€ (couchette et pension comprise, tout de même). L'avion, lui, part de Bucarest, fait escale en Hongrie, n'accepte que les vélos démontés et empaquetés, coûte 350€ (+supplément poids et supplément vélo) et euh… c'est un avion. J'ai fait le tour du port et de la marina au cours des deux derniers jours et personne ne veut m'emmener en Ukraine. Ukraine iz shit, on me dit. Da, da, da. Il ne reste que les camionneurs un peu relaxes sur les règlements qui font un détour par la Moldavie (visa) et un projet ambitieux de détournement de paquebot (prison, savon, bobo). J'ai donc fait, la mort dans l'âme, une croix sur Odessa. Il faut déduire que les relations entre l'Ukraine et la Roumanie sont un petit peu en deçà de fraternelles, disons, euh… courtoises. Une sombre histoire d'île bourrée de pétrole faisant l'objet de revendications des deux côtés. Bref.

En lieu et place, je prends donc mardi à l'aurore un autobus pour le Nord de la Roumanie (oui, yark, un au-to-bus). Ça aurait été marrant de pédaler, évidemment, mais ça aurait ajouté 10 jours au trajet, compte tenu de la présence peu discrète des Carpates. Je me ferai quand même un bout de cette chaîne de montagnes infestée de vampires, en direction de l'Ukraine et du fleuve Prout. Je vais donc en bus vers le Prout, après quoi je suivrai le Prout jusqu'au moment opportun et c'est sans doute une fois en Ukraine que je… passerai le Prout. Vous pouvez bien sûr compter sur moi pour vous offrir gracieusement des photos du Prout dans toute sa splendeur, dès que ça sera possible de me connecter, ce qui promet d'être la galère pour les deux prochaines semaines. En tout cas, je le sens bien, le Prout. Allons… En paix vers le Prout.


***

Quelques nouvelles sur les effectifs. Ivan est venu me retrouver dans les derniers jours. Il est parti hier matin, quelques heures avant le grand retour de Vincent, qu'on avait perdu à Budapest. Malheureusement, Vincent est obsédé par la visite d'un territoire qui ne fait plus partie des plans du tout. Il ira donc faire son tour par là-bas (je ne peux pas révéler de quelle région il s'agit car le bougre m'a exorté au secret) pendant que je grimperai vers la Pologne. À partir de là, je compte sur quelques hôtes en Couchsurf et je pourrai rompre le cybersilence. En plus, trois randonneurs pourraient me rejoindre au cours des prochaines semaines. À suivre ! Je ne m'y retrouve pas vraiment moi-même, mais comptez sur moi, ô lecteurs zé lectrices, je poursuivrai… croûte que Prout.

5 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour, nous étions deux et nous avons quitté Bucaresti pour Galati en train. Départ le 30 mai 2009 à 7 heures du matin. A Galati, j'ai discuté en anglais avec le gestionnaire des flux de la gare routière. Il m'a proposé la solution de remonter sur Calut. En sortant, je suis allé acheter un coca-cola et j'ai discuté avec la vendeuse en russe. Elle m'a envoyé à la maison de la Culture de Galati. Là, George, un gérant d'une des deux agences de voyage, m'a proposé une solution rapide pour aller à Odessa. J'ai conversé en anglais et pour finir en italien. Voilà, l'histoire, un taxi conduite par Katarina, qui a travaillé en Italie, prix 50 RON jusqu'au poste de frontière roumain. Là, juste le temps de remercier la roumaine et le garde frontière nous trouve un espace completement vide avec un moldave, son épouse et leur enfant. Pas un mot.. juste quelques mots de russe, nous passons la frontière moldave.. un coup de tampon, puis il nous laisse un kilomètre après à la frontière moldave-ukrainiène. Je tire ma valise et je porte mon sac, un autre moldave me donne un papier.. je le range ne sachant quoi en faire.. à peine 100 mètres après, nous cheminons dans une mauvaise route, plein de nids de poule.. des chauffeurs de camion nous regardent passés. Ensuite, je rentre d'autorité dans le bureau de la douane ukrainiène.Il récupère le papier remis par le moldave. Il me donne le papier à remplir.. nom, adresse, motif de la visite et pour finir le nom, adresse de la personne qui nous hébèrgera. Je remplis en premier et mon collège recopie. On nous envoi voir le chef de la douane ukrainiène, il parle un excellent français. Combien d'argent avez vous, je dis au hasard 2000 euros. Il faut déclarer toute somme supérieure à 3000 euros. Il me salue et ne regarde même pas l'intérieur de nos bagages. Idem pour les postes frontières avant... En tout et partout, en moins d'une demie heure, j'ai passé 4 postes frontière, roumain, moldave, moldave bis et ukrainien. Encore, une fois la chance, le garde frontière ukrainien discute en nous voyant porter nos bagages avec un ukrainien.. il a une Tamvira blanche.. pour 5 euros, il nous conduit à une ville denommée Reni. Là, je change 100 euros avec lui.. il me remet 1020 grivnas. A la gare routière de Reni, toujours avec mon russe limité, je nous trouve un bus pour Odessa.(60 grivnas par personne, soit moins de 6 euros. Nous avons juste eu le temps de manger... dans un restaurant-bar attenant. 19h15, nous étions à Odessa, soit 12 heure 15 minutes pour faire Bucarest-Odessa. Le collègue fait la gueule, il ne se rend pas compte de la chance que nous avons eu. Je bloque un taxi et le chauffeur téléphone.. finalement au bout d'une demie heure, il nous conduit à un appartement, il est grand..500 grivnas par jour..un T4. c'est moins que le prix du marché, mais il était tard et je n'avais pas le temps de trouver autre chose. D'Odessa, je ne retiens qu'une chose, les filles sont les plus belles d'Ukraine. J'avoue, j'ai failli abondonner et reprendre le train pour Bucarest et aller en Ukraine par Siret. Mais mon pote insistait pour aller à Odessa. J'ai le téléphone de Katarina et l'email de George le gerant de l'agence de voyage. Si je peux te renseigner, écris moi gianniaix@yahoo.it
Je m'appele Jean-André, mais tu peux m'appeler Jean ou Gian.

Ciao, à plus.

Je cherche à entrer en Ukraine, la prochaine fois à la nage, eau douce, de préférence via Hongrie, Slovaquie ou Pologne.

Unknown a dit…

Bien sur, nous n'avons rien payé comme droit de douane ou dessous de table, juste j'ai donné 45 Ron à l'épouse du moldave qui nous avait transporté dans son Espace. Il semblerait que cette frontière soit interdite aux touristes à pied, mais les roumains, gardes frontières ont l'habitude de trouver des voitures disposées à nous emmener jusqu'à la frontière ukrainiène. J'avais aussi la solution de tenter plus au nord, via Chisinau...et prendre un bus pour Odessa. J'ignorai qu'il y avait un visa à payer. Le pote a un ami moldave et nous avions son numéro de portable. Il nous a dit qu'il n'y avait pas de visa à payer, nous étions fin mai 2009.

Je cherche toutes informations pour entrer à la nage en Ukraine, en venant de Pologne, Slovaquie ou Hongrie. Je me réserve d'entrer ou de sortir d'Ukraine et je communiquerai les détails de cette nouvelle aventure.

gaétan a dit…

Et bien! J'ignorais que le Prout était aussi un fleuve. Moi, lors de mon voyage à vélo dans les maritims j'ai découvert le Prout comme un vent jamais bien loin des tim horton où je m'arrêtais manger du chili.

McDoodle a dit…

C'est Proutin qui serait content.
Lâche pas ton collimateur ni ton jerk-o-meter!

En pensées.

Mek a dit…

Merci Jean-André. C'est éclairant en diable ! Je ne crois pas que je vais prendre le risque avec ma bécane surchargée. C'est assez galère à démonter, selon mes expériences passées (pas si lointaines). Je prendrai des photos du Prout, juste pour toi, puisque tu sembles chaud à l'idée de nager dans le Prout.

Gaétan, vraiment, ark.

Dood ! J'avais oublié Proutin ! Aïe. Je le prendrais bien sur mes genoux pour un petit ronron, juste maintenant.